« Comme un rendez-vous qui ne demandait qu’à être honoré. »
Cette jolie formule ouvre le catalogue qui accompagne l’exposition de Georges Buschini, « Borinage – Un voyage photographique ». Elle est signée par Morgan Di Salvia, directeur du Centre culturel de Quaregnon qui a produit cette expo photo d’envergure et assuré la mise en page du livre (édité par Snoeck) qui l’accompagne.
Pose longue
Il arrive que les mots mettent en mouvement les hommes d’image. Pendant longtemps, le nom « Borinage » a habité l’imaginaire du photographe français Georges Buschini. Au point de le conduire sur ces terres et ces terrils. L’artiste découvre alors un territoire et ses habitants, rencontre un sujet. Il les aborde avec la méthode qui est la sienne depuis 1977 : se poser en reporter du quotidien.
Modestie, discrétion, patience… Au long de quatre années et d’une quarantaine de visites, suivant le cycle des jours et de la lumière, le photographe explore le présent de l’ancien bassin industriel. Celui-ci, bien sûr, est sédimenté par son histoire forte. Dans les images de Georges Buschini, on reconnaît sa silhouette marquée par le passé, mais on découvre aussi des paysages plus inattendus, notamment agricoles, et des architectures contemporaines.
La durée de ce voyage photographique a en effet permis à l’artiste de dépasser largement « l’illustration » de la région pour la dévoiler dans ses contrastes. D’une subtile mais évidente maitrise formelle, ses images réalisées à la chambre argentique résultent d’une imprégnation intime des paysages et du quotidien borain.
Regards croisés
Les détours empruntés par Georges Buschini passent aussi par l’humain et les portraits sont nombreux. Il évoque « l’acceptation bienveillante » des personnes qui lui ont ouvert leur lieu de vie et prêté leur image. On devine aussi la douceur et la disponibilité de son regard bleu. Une grande empathie vibre dans ses clichés, adoptant en fonction des sujets la couleur ou le noir et blanc, le format carré ou rectangulaire.
Une soixantaine de tirages, méticuleusement encadrés par l’artiste lui-même, sont à apprécier au Centre culturel de Quaregnon. Une projection d’images complète l’exposition.
Généreux (beau format, 144 pages et presque autant d’images), le livre accompagne celle-ci mais fait aussi œuvre pour lui-même. Pour la très belle couverture, Georges Buschini a photographié deux pierres de schistes, telles deux poumons. Du Borinage, sans aucun doute, il a réussi à capter la respiration. Mais aussi le cœur.
À lire ailleurs sur BrowniE : une interview de Georges Buschini.
Catalogue bilingue aux Editions Snoeck
144 pages – 29.5 x 24.7 cm – 24 €
En vente à l’exposition et dans les bonnes librairies.
Exposition accessible jusqu’au samedi 17 novembre
À la Maison culturelle de Quaregnon (Rue Jules Destrée, 355 – 7390 Quaregnon)
Entrée libre.
Du lundi au vendredi de 8h30 à 17h.
Le samedi de 14 à 18h.