Février 2019

28fév(fév 28)12 h 00 min31mars(mars 31)20 h 00 minJulie ScheurweghsWoman as partsCatégorie:ExpositionRégion:Bruxelles

Dans ses œuvres, Julie Scheurweghs utilise souvent des séquences qu’elle déniche sur des marchés aux puces, lors de ventes aux enchères ou encore sur le web. Son travail consiste alors à recadrer ces images trouvées et à leur attribuer un nouveau contexte, suggérant au spectateur une nouvelle façon de voir les choses. Le « regard féminin » est un sujet récurrent dans l’œuvre de Julie Scheurweghs. Cette expression est utilisée pour répondre au « regard masculin » inventé par la critique de film Laura Mulvey, en 1975. Dans le monde du cinéma comme dans celui de la photographie, le regard masculin est toujours en train de regarder, tandis que le corps féminin est toujours en train d’être regardé. Le regard peut provenir de différents points de vue : le public, un personnage masculin dans le film ou la caméra elle-même. Quoi qu’il en soit, il est toujours sexuellement chargé et voyeuriste.

La pornographie est un genre où ce regard masculin est omniprésent. La grande majorité des productions pornographiques hétérosexuelles sont réalisées en pensant au spectateur masculin. Les prises de vue reproduisent souvent le point de vue de l’acteur masculin. La scène est filmée d’en haut lorsque la femme s’adonne au sexe oral. La caméra se concentre sur les expressions de son visage pendant les actes sexuels. Même lorsque la femme reçoit un plaisir oral, la caméra est souvent positionnée du point de vue de l’homme qui la regarde vers le haut. De manière générale, l’acteur masculin est insignifiant dans le contexte de la pornographie. On se concentre rarement sur l’ensemble de son corps et on voit rarement son visage. Le véritable protagoniste de ces histoires est le spectateur. C’est la raison pour laquelle la femme se détourne de l’acteur masculin, regardant plutôt vers la caméra.

Selon Scheurweghs, le regard masculin occupe encore une place prépondérante dans les domaines de l’art et de la pornographie. La plupart des artistes, photographes et réalisateurs reconnus sont des hommes. Julie Scheurweghs est donc convaincue de la nécessité d’une vision opposée, partant du regard que la femme porte sur le monde. Ce processus est incarné dans l’œuvre de l’artiste par la transformation du regard masculin en quelque chose de neuf. Dans le cadre de cette exposition, Julie Scheurweghs présentera notamment des combinaisons de scènes pornographiques mêlées à des photos de famille, montrant des gens assis à table, mangeant ou partageant un café. De cette manière, l’artiste allie deux contextes et « regards » différents, forçant le spectateur à réconcilier les deux points de vue. Ce qui semble être deux mondes complètement distincts à première vue pourrait bien avoir plus de choses en commun que vous l’imaginez.

Le site de Julie Scheurweghs : http://www.juliescheurweghs.com/


Du jeudi 28 février au dimanche 31 mars.
Jours de fermeture : tous les lundi et mardi.

Lieu

Botanique

Rue Royale, 236, 1210 Bruxelles

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