Mai 2019

25mai(mai 25)10 h 00 min22juil(juil 22)18 h 00 minRoman-photo / Pays de papier / Splendide isolement / Laure Winants / NoorMusée de la Photographie de CharleroiCatégorie:ExpositionRégion:Wallonie

Roman-photo

Le roman-photo a mauvaise presse. Niaiserie, sentimentalité, frivolité, ou en- core ingénuité sont quelques appréciations pour le juger. À ce jour, il n’a que rarement retenu l’attention des historiens de l’image, et moins encore celle des musées et des centres d’art. Grave erreur ! Car le roman-photo a pourtant bien des choses à nous dire… Né en 1947 en Italie, le roman-photo a constitué le plus gros succès éditorial de l’après-guerre, et restera pendant plus de vingt ans un best-seller de la littérature populaire en Méditerranée et en Amérique du Sud. Les lecteurs – en majorité des lectrices – se comptaient par millions ; les revues dans lesquelles ils étaient publiés passaient de main en main et c’est ainsi que dans les années soixante, on estime qu’un Français sur trois lisait des romans-photos.

Reconstituer ces petites mythologies sentimentales permet ainsi d’offrir une re- lecture originale de l’avènement de la société de consommation et de l’évolution des mœurs, tout autant qu’un regard décalé sur l’émancipation et la libération de la femme dans l’Europe méditerranéenne de la seconde moitié du XXe siècle. C’est tout l’enjeu de l’exposition Roman-Photo, qui réunit près de 200 objets, films, photographies et documents, ainsi que quelques-unes des plus belles réalisations de cet artisanat devenu en quelques années une industrie culturelle de masse, dont certaines productions élaborées par des réalisateurs proches du néo-réalisme italien s’avèrent d’une qualité exceptionnelle.

Produite et y présentée par le Mucem de décembre 2017 à avril 2018, cette exposition événement est reprise par le Musée de la Photographie et augmentée d’une section réunissant des réalisations belges, romans-photos populaires ou gestes artistiques.
Roman-photo, une exposition du Mucem, d’après un projet original de Frédérique Deschamps. Commissaires: Frédérique Deschamps et Marie-Charlotte Calafat.


Pays de papier

Les photographes ont la bougeotte et, de leurs voyages, ont toujours rapporté quantité d’images. Publiées dans des livres ou des magazines, ces photographies ont permis à de nombreux lecteurs de découvrir des lieux qu’ils n’avaient jamais visités. Elles ont rendu vivants les pays, les régions ou les villes dont ces publications entendaient faire le portrait en présentant leur géographie, leur histoire et leurs populations.
Ces ouvrages et articles de périodiques illustrés constituent un genre méconnu, le « portrait de pays ». Son âge d’or s’étend de l’entre-deux-guerres à la fin des Trente Glorieuses, et correspond à l’essor du tourisme de masse. Relevant d’une production largement stéréotypée et fréquemment instrumentalisée sur le plan idéologique, ces pays et ces villes de papier n’en comptent pas moins plusieurs pépites.

Si ces publications sont le fait de contributeurs parfois un peu oubliés, nombreux sont les photographes de renom (Izis, Paul Strand, Doisneau…) et les écrivains célèbres (Prévert, Giono, Cendrars…) qui ont participé à ce boom éditorial à la faveur duquel se sont illustrées de nombreuses maisons d’édition, au premier rang desquelles La Guilde du Livre, le Seuil ou encore Arthaud.

Dans la vaste bibliothèque du voyageur, ces livres de photographies présentent les visages de contrées lointaines (Chine, Japon, États-Unis, Liban, Algérie), de lieux de villégiatures plus proches (Provence, Grèce, Venise, Paris) ou d’espaces parfois situés à deux pas de chez soi (Belgique). Ce continent éditorial à redécouvrir permet au lecteur, aujourd’hui encore, de profiter des joies du voyage sans se lever de son fauteuil.

L’exposition Pays de papier. Les livres de voyage bénéficie du soutien du FWO (Fonds de la recherche scientifique – Flandre), de la Faculté des Lettres de l’Université de Louvain (KU Leuven) et des RIMELL(www.litteraturesmodesdemploi.org).
Commissaires : David Martens (KU Leuven, MDRN & RIMELL) Anne Reverseau (FNRS / UCLouvain)


Splendide isolement

Voici cinquante ans, le 21 juillet 1969, la mission Apollo 11 avec à son bord Neil Armstrong, Michael Collins et Buzz Aldrin (né Edwin Eugene Aldrin) réussissait son alunissage. Devant des millions de spectateurs par le monde, accrochés à leur téléviseur, l’homme marchait pour la première fois sur la lune et les Américains prouvaient en pleine guerre froide leur supériorité sur l’Union soviétique.

Nombreux sont celles et ceux qui ont encore en mémoire les images de cet instant vécu pour la plupart en direct. Pour les autres la photographie s’y est substituée autant que le film. Près de 1400 photographies aux cadrages souvent imparfaits ont été prises dans des conditions extrêmes en termes de luminosité et de contraste par un, voire deux hommes, les astronautes.

Bruno Vermeersch, collectionneur s’est d’abord intéressé à l’aventure spatiale, avant que de se pencher sur le matériau photographique même de cet événement unique, extraordinaire démultiplié et décliné en raison de sa prouesse technique, de son esthétique involontaire et de sa matérialité historique. L’exposition Splendide isolement rassemble 85 tirages d’époque de la NASA, un document original de photographies brutes. Elle offre l’opportunité de faire revivre cette mission mythique et de se confronter à la fois à l’infiniment grand ou à l’infiniment petit, que l’on soit historien, passionné de la photographie, amateur d’art ou scientifique. Elle permet en outre à la photographie scientifique, trop souvent négligée, de trouver place dans un musée d’art.

Elle offre enfin une réflexion sur la matière photographique même, offrant autant de déclinaisons techniques d’un événement unique qui a marqué l’histoire de l’humanité.


Et aussi :

Laure Winants dans la Galerie du Soir.

Syria via Whatsapp (Tanya Habjouqa), In the Same Boat (Francesco Zizola), Un filon en Or (Pep Bonet) du collectif Noor dans la Boîte Noire.

© Arnoldo Mondadori editore/DR

Lieu

Musée de la photographie Charleroi

11 Avenue Paul Pastur, 6032 Mont-sur-Marchienne

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